La sécurité d’un site n’est pas optionnelle. Un défaut, même minime, peut tout compromettre. Données, réputation, crédibilité. Aujourd’hui, un simple oubli peut devenir une faille exploitable. Tester la sécurité de votre site est donc vital. Mais par où commencer ? Quelles méthodes utiliser ? Cet article vous guide pas à pas.
Pourquoi tester la sécurité d’un site ?
Un site, c’est un point d’entrée. Pour les visiteurs, mais aussi pour les attaquants. Dès qu’il est en ligne, il devient vulnérable. À tout moment, quelqu’un peut tenter d’y pénétrer. Par curiosité. Par malveillance. Par automatisme. Car les bots n’attendent pas une invitation.
Tester la sécurité, c’est anticiper. C’est détecter ce qui pourrait mal tourner avant que ça ne tourne mal. C’est comprendre les failles. Celles qu’on a créées sans le savoir. Celles que le framework a laissées. Ou celles que l’hébergeur ignore.
Ce n’est pas seulement technique. C’est stratégique. Un site sécurisé protège l’image de votre entreprise. Il respecte les données de vos clients. Il reste en ligne. Il évite les sanctions, notamment celles liées au RGPD.
Les étapes d’un test de sécurité
Tester un site ne se résume pas à cliquer sur un bouton. Il faut suivre une méthode. Poser un cadre. Et agir avec rigueur.
1. Cartographier le site
Avant de tester, il faut savoir quoi tester. L’architecture du site doit être connue. Pages publiques. Zones privées. API exposées. Systèmes de fichiers. Services annexes. Tout doit être listé.
Des outils comme Burp Suite ou OWASP ZAP permettent de scanner automatiquement l’arborescence. Mais un regard manuel reste utile. Car certains éléments n’apparaissent que dans des cas spécifiques. Un rôle. Une condition. Un jeton.
2. Identifier les technologies utilisées
Le langage backend compte. Le CMS aussi. Un WordPress mal configuré, c’est une porte ouverte. Une version PHP obsolète, c’est un risque. Chaque technologie a ses vulnérabilités connues. Il faut donc les lister.
Utilisez WhatWeb, Wappalyzer, ou simplement les en-têtes HTTP. Un peu de fouille révèle souvent beaucoup de choses. Même ce qu’on ne voulait pas exposer.
3. Rechercher les failles connues
Il existe des bases de données publiques. Elles répertorient les vulnérabilités connues. La plus célèbre ? CVE. Si votre CMS ou vos plugins sont listés, vous devez mettre à jour. Ou corriger.
Automatiser cette étape est possible. Des scanners comme Nikto ou OpenVAS peuvent vous aider. Mais attention : ils détectent, ils ne corrigent pas.
4. Tester les entrées utilisateur
Les formulaires. Les URL. Les paramètres GET ou POST. Tout ce que l’utilisateur peut modifier est une cible. Le site doit vérifier. Nettoyer. Filtrer. Sinon, il s’expose.
Deux failles sont fréquentes : le Cross-Site Scripting (XSS) et l’injection SQL. Pour les détecter, injectez des scripts simples dans les champs. Observez le comportement. Si votre texte est exécuté, c’est qu’il n’a pas été filtré. Le site est vulnérable.
5. Tester les autorisations
Un utilisateur standard ne doit pas voir les pages d’administration. Ni accéder à des API réservées. Encore moins modifier des données d’un autre utilisateur. Vérifiez les contrôles d’accès. Connectez-vous avec différents comptes. Testez les droits. Changez les ID dans les URLs.
Le test est simple : si un utilisateur peut faire ce qu’il ne devrait pas, il y a une faille.
6. Vérifier les fichiers sensibles
Des fichiers sont parfois laissés sur le serveur. Des fichiers de test. Des sauvegardes. Des fichiers de configuration. Ils n’ont rien à faire là. Et pourtant, ils y sont. Un fichier .env exposé peut contenir les identifiants de la base de données.
Utilisez des outils comme DirBuster ou Gobuster pour détecter ces fichiers oubliés.
Les outils recommandés
Il existe de nombreux outils pour auditer la sécurité d’un site. Certains sont gratuits, d’autres payants. Voici une sélection utile :
- OWASP ZAP : pour les tests automatisés.
- Burp Suite : puissant, mais nécessite de l’expérience.
- SQLMap : pour détecter les injections SQL.
- Wfuzz : pour le fuzzing de paramètres.
- Nikto : scanner de vulnérabilités web.
- SSL Labs : pour analyser le certificat SSL/TLS.
- testssl.sh : outil en ligne de commande pour tester SSL/TLS localement.
Attention, ces outils doivent être utilisés dans un cadre légal. Ne testez jamais un site sans autorisation.
Faut-il faire appel à un professionnel ?
Tester seul a ses limites. Un professionnel va plus loin. Il connaît les méthodes des attaquants. Il voit ce que vous ne voyez pas. Il pense différemment.
Faire appel à un pentester ou à une entreprise spécialisée permet de faire un audit complet. Intrusion simulée. Rapport détaillé. Recommandations concrètes.
Le coût peut sembler élevé. Mais comparez-le au coût d’un piratage. Fuite de données. Clients perdus. Amende. Refaire tout le site. Ça chiffre très vite.
Les bonnes pratiques à adopter
Tester ne suffit pas. Il faut aussi renforcer. Mettre en place de bonnes pratiques. Voici les principales :
- Mettre à jour régulièrement les plugins, CMS et bibliothèques.
- Utiliser des mots de passe forts. Et l’authentification à deux facteurs.
- Limiter les permissions. Moins un compte peut faire, mieux c’est.
- Activer les logs. Et les consulter régulièrement.
- Ne jamais exposer d’informations sensibles côté client.
- Utiliser HTTPS. Toujours. Et rediriger tout le trafic HTTP vers HTTPS.
Conclusion
Tester la sécurité de son site est une démarche continue. Ce n’est pas un geste ponctuel. Chaque mise à jour, chaque ajout de fonctionnalité peut introduire une faille. Il faut donc rester vigilant.
Commencez simple. Automatisez ce que vous pouvez, analysez et de faite appel à Allovox. Car un site sûr, c’est un site qui inspire confiance. Et cette confiance, elle se mérite. Chaque jour.